Ten

Décidément, en ce moment c'est pas la super joie.
Entre une tante qui a frôlé la tétraplégie, un oncle bientôt opéré du cerveau, la famille respire la santé. Alors à côté mes problèmes de boulot parce que je fais chier tout le monde car je suis stagiaire et que "on a pas le temps d'avoir une stagiaire on voulait quelqu'un de déjà formé et en gros le projet que tu dois monter pour ta soutenance en juin, on a pas que ça à faire" oui on s'en fout un peu.
Ainsi que le fait que ça va faire 3 mois que je vis avec le chéri et sa mère, because appartement disponible qu'à partir du 1er décembre, là j'ai un peu super hâte d'avoir plein de meubles Ikea de partout. Même si je gagne un peu plus d'une moitié de Smic par mois, que le chéri passe au 35h et donc travaillera moins pour gagner moins because plus trop de travail dans la boîte, que je suis et serais à 200km de Lyon.
Heureusement que la formation est géniale, les collègues et profs y sont cools, qu'on rigole à se déguiser, à chanter du Joe Dassin à la cantine où on pique des yaourts.

But but, I'm all over it now.

Jamie Cullum - I'm all over it

nine

Je suis en train de me dire tout en jouant au Mah jong dans une application vraiment meuche en javascript, que finalement si je n'ai pas fait toutes mes démarches pour trouver un p**ain de stage, c'est peut-être parce que j'ai peur de tout ça.
Du déracinement, oui 200km c'est pas mal quand même. Un autre département, un autre univers, plus de lyon plus de Pentes, plus de cinémas partout, et surtout plus de ma belle cité. Ma cité dortoir, mon abribus, mes gamins stressés, les mamans voilées, les mains au henné, le marché du mercredi, les "tain ouala toujours moi", les couplets de rap chantés dans les couloirs, les glaces au sirop, les soirées trotinettes rollers... Bonjour montagnes, air (soit disant) pur, cinéma en vf. Y'a des trucs qui vont pas du tout me manquer. C'était un peu nul cette année. Entre l'école, le centre, tout m'a blasé. Faut passer à autre chose, voir d'autres têtes, parce que 4 ans à bosser au même endroit j'en avais marre. Impression de tourner en rond.
Après je me dis que je quitterais pas grand chose, des amis que je vois une fois tous les 4 mois. Des collègues qui sont débordés par leurs problèmes à eux. A la réunion, j'ai pas voulu tailler pour tailler, du genre allez mais vas-y je m'en fous je serais pas là à la rentrée. Le putain de fossé qu'il y a entre son rôle d'animateur qu'il prend à moitié au sérieux, ou beaucoup trop on ne sait jamais, et son rôle d'adjoint que je verrais le mois prochain. Juillet sera long par contre. Mais c'est mal de putifier.
Allez non, j'ai pas cherché ce stage, parce que je suis une putain de branleuse, je suis pourtant prise dans les deux écoles, mais va falloir choisir, va falloir trouver, hein. Ouai, ça serait pas mal.

Vendredi ma soeur part en chine, enfin. Sans moi, tant pis. On passe voir mon père avant parce qu'il est tout seul à la maison, mon frère et ma belle-mère sont allés enterrer à 7000km de là la mère de celle-ci. Je sais pas ce que ça devrait me faire. Cette femme que j'ai mis longtemps à pardonner, (putain je sais pas parler français) vient de perdre sa mère. Mon frère perd sa grand-mère. A priori ça doit rien me faire, sa mère je l'ai vu que deux fois, et la dernière fois il y a plus de dix ans. Mon père était drôlement agité au téléphone quand il me l'a annoncé, à dire qu'heureusement qu'elle a pu avoir un congé et l'avion payé, sinon ça en fait de l'argent hein. Pourquoi parler d'argent ? Tsss.
Je ne sais pas comment finir ce post, je trouve pas de jolie phrase et.

Il est minuit.



Annette Hanshaw - If you want the rainbow, you must have the rain

eight

Totalement mort ici.
Tant mieux.
J'ai pas envie de commencer en disant "j'en ai marre" mais ça pourrait presque être le cas, car j'ai envie d'envoyer bouler tout le monde.
D'envoyer bouler ce putain de diplôme auquel je suis pas sure de pouvoir accéder. Ma collègue topcanon, appelons-la Rosalita, bah elle a trouvé une structure qui l'a prend, elle est pour l'instant à temps partiel, ça paitesamertoussa. Rosalita a à fond confiance, son patron lui paye la formation en CAE, le concours d'entrée finger in the nose, paitesamaman. J'ai honte de moi qui ne fait aucune démarche pour mon stage et qui va se retrouver comme une boulette abandonnée en septembre. Surtout que celle qui s'occupe de l'école où je veux aller tout là haut parmi les vaches, bah elle te fait bien comprendre que si à la fin du mois t'as rien, bah tu dégages et tu laisses la place. Fuck, fuck me.
D'envoyer bouler ce putain de r*gime que je suis censée faire, surtout parce que ma belle-mère me fait remarquer "tu devrais pas manger ça, tu devrais prendre un fruit, hein elle prendra un fruit". Rha mais relou quoi. Au bout du deuxième "c'est mon problème c'est moi qui gère" elle comprend pas ? Merde faichier putain. Bon ok il vit encore chez sa mère le chéri, et c'est trop trop casse couille de l'avoir tout le temps. Ok elle est très gentille, très serviable, mais trop. Je la supporte pas très longtemps d'affilé, et un week-end déjà... Si je suis pas prise à l'école de là haut parmi les vaches, je vais devoir continuer cette pute de situation qui me déplaît car j'ai pas envie un jour de lui crier d'aller se faire voir chez les grecs.
Envie d'envoyer bouler ce putain de taf, où mon binôme injoignable ne daigne pas prévenir de son absence, où je me coltine 15 gosses en nervous breakdown perpétuel qui se gueulent dessus à longueur de journée, s'envoient du jus de pomme à la tête et rigolent quand je dis que ouai en seconde y'a un gars qui était amoureux de moi il me l'a jamais dit. Je dis quoi c'est inconcevable, chu trop moche c'est ça, et ils disent ouai en riant grassement. Mais putain bande de sales morveux. Et ensuite ça me fait gueuler, ça me fait m'énerver, ils sont mignons parfois mais là j'ai envie de les tarter. Et putain de taf cet été avec le collègue qui fait genre qu'il a 10 ans dans l'animation, ouai ouai sauf qu'à longueur de journée tu sms, tu discutes ou tu pionces à la couchette. Et ça va être mon directeur adjoint pendant 4 semaines. Il m'avait proposé le camp d'une semaine en août, j'ai dit oui non je sais pas, il a pris mon numéro, je l'ai pas tenu au courant mais lui non plus et hop ah non j'ai pris quelqu'un d'autre, totally in my ass. Youpi....
Marre d'être une espèce de serpillère avec le chéri, du genre y'a que lui qui compte, mais pfeu achète toi une vie quoi.

Bande son : Justice - Genesis
Surtout pour écouter dans les couloirs de métro à la Part Dieu.
Sinon j'ai découvert que l'album était énorme. Dix ans plus tard.

seven

My gosh. J'ai rêvé que j'avais un facebook, que ça agrandissait ma vie sociale, un truc de dingue. Plus sérieusement je pense m'inscrire car ma cousine est maintenant à presque 10 000 km de là, ça permettrait d'avoir un moyen de communication. Mais comme un autre quoi.

Elle est partie pour 4 mois de l'autre côté de la planète, on a fait une grosse fête la semaine dernière pour fêter ça. Je suis même allée en boîte de mon plein gré, c'était marrant. Surtout le DJ qui a passé des nullités absolues genre 4 fois du Sardou, "Partenaire Particulier", ou "Tu m'oublieras" de Larusso. Grands moments. 10€ l'entrée quand même putain.


Ma soeur veut elle absolument lui rendre visite, elle cherche un billet d'avionet me tanne depuis pour que je vienne avec elle fin juin. Bon c'est pas qu'elle va pas me manquer, mais je crois que même quand elle habitait à Lyon comme moi, il y a bien du avoir une période de 4 mois sans que je la vois. Donc bon, ça va passer vite.
Après j'adorerais aller là-bas (je veux aller partout de toute manière), mais c'est niveau thunes que ça va être short, déjà que je pars à New York le mois prochain. Et puis bon je sais pas trop, si je trouve un boulot d'ici là, et puis y'aura les exams pour mon diplôme en juin... Par lâcheté je ne le ferais pas, bien que j'ai toujours rêvé de claquer mes thunes, mes clics et mes clacs et de partir n'importe où.

Bon je vais succomber à la haïpe, je reviens.

six

Je ne sais pas, c'est bizarre finalement.
Je me sens un peu désœuvrée. Hier soir, je raccompagne mon amoureux à la gare, on se fait nos petits signes habituels à travers la fenêtre du train, en attendant que le train démarre. Tu m'appelles, ouai, je t'aime, pourquoi t'as composté ton billet tu te fais jamais contrôlé.
En partant, un vide incroyable, j'ai attendu dans la gare l'heure de mon bus en commençant le livre que j'ai acheté au bouquiniste plus tôt dans l'après-midi. C'était sur la place des frères Lumière, je demande les Agatha Christie, on a 10 minutes avant notre film à l'Institut. On a passé un très bon week-end, mais comme à chaque fois, on arrête tout et on se dit à vendredi.
En rentrant, je n'avais le cœur à rien, j'étais fatiguée de ma nuit précédente qu'on avait passé à danser. Je me suis endormie toute habillée, pour qu'il me réveille une heure plus tard, son train était arrivé. Je me suis remis les idées en place difficilement, il m'a demandé plusieurs fois si ça allait. Ca va, t'es sûr, t'es bizarre ?
Je sais pas en fait tiens.


Dooley Wilson - As time goes by (from Casablanca)

five

J'ai quitté donc le fameux boulot. Et... Bah rien du tout. Ca ne m'a fait ni chaud ni froid. Je reste à côté, pour mon second taf, je revois les mêmes parents, les mêmes enfants. Ca ne change presque rien, mis à part le fait de se lever le matin. Tout le monde me dit "ouai mais comment tu vas faire, tu n'as plus rien, plus de boulot" "t'as cherché ?". Comment je m'en fous, vous pouvez pas savoir. J'en ai rien, mais rien à branler. J'ai franchement pas envie de bosser à temps complet, pour le moment. Je sais que ça ne durera pas, que je vais pleurer en voyant les euros que je donne à M. le directeur de l'Auto Ecole et qu'il faudra bien gagner sa croûte.

Alors je commence à me demander si je ne développe pas un problème d'émotion. Je me refroidis, plus grand chose ne me fait de l'effet. Depuis un an c'est un peu la panne sexuelle aussi, j'accepte et donne mais ne demande pas, et ça fait une grande différence. Ca fait longtemps que je me force à ne plus pleurer aussi, pourquoi faire. Je ne sais pas, je ne sais plus et comment je m'en fous surtout...

Hum

Voyons ce que ça va donner.

Des trucs à me sortir de la tête.
Il y a ce taf (le plus petit, 9h par semaine, mais le plus important) qui me pèse bizarrement alors que c'est le pourquoi du comment de 3615malife. Bichonner les petits marmots, mais là drôles de conditions, drôles de collègues, ambiance cheloue ça va partir en couilles grave.
Et puis il y a maintenant la date fatidique qui approche. Le lundi 23 février, je quitterai mes fonctions d'EVS (donc le plus gros, 20h par semaine) dans ma petite école maternelle après deux ans de bons et loyaux services. Bon j'en suis soulagée, c'est clair. J'en avais foutrement marre de ces piapiapia(,ne jamais travailler dans un endroit où travaillent uniquement des femmes), de ces instits toujours en train de se plaindre - je mange avec elles à leur pause 4 fois par semaine et ce n'est pas qu'un préjugé.
Je vais avoir du temps à moi, ce qui ne va pas donner des choses grandement constructives je parie, je me connais. Mais on va essayer. Genre consulter pour ma perte de poids (urgence médicale là), se perdre à la Croix Rousse, dessiner, voir des gens, faire de la gym suédoise ahah, aller à la piscine (rapport perte de poids).
Mais tout ça coûte de l'argent et avec mes 9h de taf restantes je vais pas aller loin. Et le permis qui continue ahah...

Mais ça va me manquer, les petites patates et leur grand sourire, les peinturages, la couchette, les mamans souriantes, l'impression que tout passe à une vitesse folle. Et les sous hein, ça va faire tout bizarre. Surtout avec le gros voyage qui se prépare...

Je redoute ce putain de lundi, je parie qu'elles (les instits) m'ont préparée une petite chanson, un cadeau - j'ai d'ailleurs vu traîner une enveloppe à mon nom sur le bureau de la directrice. Pas de chanson pitié, à chaque fois que quelqu'un part, elles chantent, en réécrivant (mal) les paroles d'une chanson aimée par l'intéressée. Je ne vois pas laquelle elle pourrait choisir, je ne pense pas qu'elles connaissent mes goûts musicaux. Je sais que ce sera un mauvais moment à passer, que c'est pour me faire plaisir blabla. Mais s'il y a bien un truc que je déteste c'est d'être le centre d'attention. Je sens que ça va être incroyablement faux cul. Ca sert à rien de faire des compliments aux gens le jour du départ.

J'espère juste ne pas avoir un cadeau moisi.

Selfish.
Cell fish ? Shell fish ?

Hum.

Le dernier album de Sia est excellent, une ambiance mélancolique, douce et sensuelle.
Et surtout Little black sandals.